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Forcade courait les mers. Sacré le 21 février 1847 à Hong-Kong où il finit par trouver un évêque, après quelques hésitations, il se décida à retourner en France discuter lui-même des intérêts de sa mission. Certes, elle avait besoin, cette pauvre mission des Riu-Kiu, d’une efficace intervention, car le malheur passait sur son ciel. Privée de son évêque depuis de longs mois, elle vit bientôt l’un de ses deux prêtres, M. Adnet, mourir de la poitrine, loin de tous secours humains, laissant à nouveau M. Leturdu seul et inconsolable ; puis, à son tour, M. Leturdu reçut du gouvernement français l’ordre de partir et d’aller à Hong-Kong. Le 27 août 1848, les mandarins et le gouverneur purent être dans l’allégresse : l’étranger s’en allait ; on espérait qu’il ne reviendrait pas.

M. Leturdu ne revint pas en effet, mais les chefs de l’île ne gagnèrent pas au change, car d’autres, quelques années plus tard, en 1853, y arrivaient et avec des forces plus imposantes que le dénuement voulu d’un pauvre missionnaire. C’était l’escadre américaine de Perry. De gré ou de force, les portes durent s’ouvrir, et peu après la muraille japonaise allait s’écrouler. Des Riu-Kiu, le commodore fit voile sur Uraga, situé à l’ouest de Yédo. Les Japonais tentèrent tout d’abord d’intimider Perry comme ils avaient intimidé Cécille : ils ignoraient qu’ils n’avaient plus affaire à le France, mais à l’Amérique. Aux réclamations, aux menaces des Japonais, l’amiral répondit