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se déranger pour saluer l’officier. Insolemment, par quelques matelots et douaniers, on lui intima l’ordre de reprendre le chemin qui l’avait amené en ce royaume fermé à tout jamais aux étrangers. Toutefois, cette reconnaissance n’avait pas été vaine. Mgr Forcade y apprenait au moins une chose, c’est que le roi des Riu-Kiu, dans les meilleurs termes avec celui du Japon, avait impudemment menti à l’amiral à peu près sur toutes les questions que ce dernier lui avait posées, qu’il tenait minutieusement son allié au courant des faits et gestes du missionnaire et enfin que le Japon avait mis à prix la tête de M. Forcade. En présence d’un tel état de choses, il fallut bien rebrousser chemin et remettre à des temps meilleurs l’entrée joyeuse au pays promis.

Pendant que Mgr Forcade partait pour Manille en quête d’une consécration épiscopale, un nouvel apôtre arrivait auprès de M. Leturdu. C’était M. Adnet. Cette compagnie n’était pas inutile au pauvre missionnaire, car les jours de solitude pesaient lourdement sur ses épaules et, malgré la visite de l’amiral, le situation des étrangers ne s’était guère modifiée. Au fond de tout cela, il y avait la crainte du Japon dont le représentant à Nafa gouvernait, en fait, réellement les îles et, faute de pouvoir se débarrasser des étrangers on cherchait, du moins, par mille tracasseries, à leur rendre le séjour insupportable, inutile, dangereux. De son côté, Mgr