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nant un confrère ! » C’était M. Leturdu qui venait partager son exil et seconder ses efforts. Immédiatement conduit au carré, on le fait dîner et on lui remet son courrier. Le premier pli qu’il ouvre est sa promotion à l’épiscopat. M. Forcade avait trente ans. Le Japon et les îles Riu-Kiu étaient érigés pour lui en vicariat apostolique.

L’arrivée de la « Sabine » fut bientôt suivie de celle du vaisseau-amiral. Après de longs retards occasionnés par le traité de Lagrené, Cécille pouvait enfin venir rendre lui-même visite au missionnaire et, définitivement, régler sa situation. Sa ténacité et son énergie n’obtinrent pas du roi des Riu-Kiu l’alliance commerciale qu’il désirait ; il parvint, du moins, à faire accepter la présence des prêtres français sur les rivages de l’île avec la pleine liberté de vivre comme bon leur semblerait : ils ne devaient plus être dorénavant soumis qu’au droit commun. Les pourparlers durèrent six semaines, durant lesquels l’amiral s’ingénia, par tous moyens, à donner aux autorités du lieu la plus grande idée du pays qu’il représentait comme à montrer en quelle singulière considération il tenait Mgr Forcade. Puis, laissant M. Leturdu seul dans la bonzerie de Tumai, il partit pour le Japon avec le nouveau vicaire apostolique. Hélas ! la première entrevue des Français et des Japonais n’eut rien de très consolant. L’amiral ne put même pas descendre à terre et le gouverneur ne daigna pas