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dans les îles de Riu-Kiu, pour n’être pas sanglants n’en furent pas moins douloureux. Toutes les lois anciennes concernant les missionnaires étaient encore en vigueur et publiquement affichées sur les murs de chaque ville. L’énergie, l’autorité du capitaine Fornier-Duplan permirent cependant au jeune missionnaire de prendre pied sur la côte d’Okinawa. En vérité, les mandarins mirent tout en œuvre pour empêcher la chose : ils refusèrent de faire du commerce avec la France, sous prétexte que les îles étaient trop pauvres ; ils ne voulurent accepter aucun cadeau en échange des services qu’ils avaient rendus aux envoyés du « puissant Empereur » ; ils alléguèrent, à la demande de l’officier qui exigeait que les deux interprètes — c’est ainsi qu’on avait présenté M. Forcade et Augustin Kô — restassent dans le pays, que les indigènes auraient peur, que jamais jusqu’ici des étrangers n’avaient séjourné sur leurs-rivages, que le climat était malsain ; ce fut en vain. Fornier-Duplan resta inébranlable. « Je suis heureux que vous n’ayez pas refusé de recevoir les deux interprètes, écrivit-il fièrement au gouverneur, car comme j’avais reçu l’ordre de les laisser dans votre pays, j’aurais été contraint, malgré votre refus, de les laisser également et le chagrin que je vous aurais alors causé m’en aurait fait beaucoup à moi-même. Pour les observations que vous faites par rapport au climat, à la crainte où vous êtes que la santé