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d’une haute valeur, véritable fils de son travail et de sa persévérance, l’amiral Cécille. Ambitieux pour son pays plus que pour sa personne, ce soldat, qui de pauvre petit mousse était arrivé aux plus importantes dignités, avait rêvé à de grandes choses pour la gloire de sa patrie. Il voulait ouvrir à la France de nouveaux débouchés da commerce, lui trouver des amis jusqu’aux confins du monde, voir son nom respecté et connu sur ces mers qu’il aimait comme on aime son « chez soi ». Si sa foi religieuse ne le lui avait pas déjà fait deviner par avance, son intelligence et sa loyauté lui eussent rapidement permis de découvrir dans les missionnaires des amis dévoués à ses projets et vivant du même idéal. Aussi lorsqu’il résolut d’aller reconnaître les îles Riu-Kiu, avant-poste des côtes japonaises, demanda-t-il au supérieur de la mission de Chine, M. Libois, un interprète dans la personne d’un missionnaire. C’est ainsi que Forcade, arrivé à Macao en 1843, se trouva destiné par la Providence au dur labeur de renouer, le premier, l’ancienne tradition catholique du Japon. L’ « Alemène » que l’amiral ne pouvait commander fut confié à un marin, énergique et courageux comme son chef, le capitaine Fornier-Duplan, et c’est à trois — car on avait embarqué un Chinois catéchiste, Augustin Kô — qu’on leva l’ancre, le 3 avril 1844, pour arriver à Nafa le 28 du même mois.

Les débuts de l’apostolat de M. Forcade