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des ordres à Nagasaki. Tout de suite, l’abbé Sidotti, fut amené dans la ville des martyrs où un premier interrogatoire eut lieu en présence des Hollandais protestants en résidence à Deshima. Pendant qu’on informait le Shogoun de l’événement, les interrogatoires se multiplièrent. Qu’était cet homme, que voulait-il, comment avait-il abordé au Japon ? L’abbé Sidotti répondit à chaque question que le Hollandais Douw lui posa en latin. Il venait d’Italie, à l’âge de 40 ans, ayant abandonné sa mère et ses parents, pour parler à l’Empereur, lui enseigner la religion et le convertir. À Luçon (Manille), il avait acheté un habit japonais et un sabre et ce qu’il voulait c’était aller à Yedo. Sur la remarque qui lui fut faite que défense rigoureuse il y avait pour tout prêtre de pénétrer au Japon, il expliqua que cette défense ne visait que les Castillans et les Portugais point les Italiens, puis, le plus tranquillement du monde, il indiqua le nom et l’usage des objets à son service qui se trouvaient dans un coffre. C’étaient les choses nécessaires pour célébrer la messe. Sur la fin de 1709 ; seulement l’abbé Sidotti fut envoyé à Yedo. Là de nouveaux interrogatoires eurent lieu en présence d’une nombreuse assistance. Finalement, il fut condamné à la détention perpétuelle et mourut en 1715, après avoir converti et baptisé ses gardiens.

Il n’était donc pas dit que jamais plus le sol japonais ne serait foulé par un prêtre en quête d’âmes à sauver.