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Shogoun rendit un édit par lequel une commission était établie par toutes les villes et villages de l’Empire pour rechercher la croyance de chaque famille. Cette même ordonnance statuait qu’une fois l’an, les Japonais devraient fouler aux pieds une croix ou une image de la Vierge placée sur le sol. Et pourtant, malgré les persécutions et les ordonnances, un homme se trouva pour affronter tous les obstacles et servir d’anneau à cette chaîne mystérieuse qui unit l’Église japonaise du VIe siècle à celle du XIXe. Cet homme était l’abbé Sidotti.

Parti de Gênes en 1703, il arrive à Manille en septembre 1704, dans l’espérance de pouvoir un jour s’embarquer pour le Japon. C’est là, dans ces îles Philippines, qu’il fit connaissance avec les derniers survivants des martyrs de Yeyasu, apprit leur langue et entendit le récit des gloires et des malheurs de leur auguste église. La vie de l’abbé Sidotti, durant les quatre années qu’il passa dans les îles espagnoles, fut si admirable de charité et de vertus qu’il ne tarda pas être vénéré comme un saint, et à intéresser à ses projets le gouverneur et le général des galères qui se décidèrent à fréter un navire pour le mener au Japon. Il y aborda, seul et sans secours, le 13 octobre 1708. Le bruit de la présence de cet étranger, habillé en samuraï, mais parlant une langue que personne ne comprenait, se répandit promptement dans la province de Satsuma. Le daimyo demanda