Le Vent de la Nuit.
« Qu’est-ce que tu lamentes, Vent de la nuit ? — Sur quoi t’affliges-tu follement ? — Que signifie ta voix étrange — tantôt plainte sourde, tantôt rugissement ? — Dans ton langage que le cœur comprend — tu affirmes une peine incompréhensible ; — tu fouilles le cœur et tu lui arraches — des gémissements sauvages.
« Oh ! ne chante pas ces effrayantes chansons, — qui parlent du chaos primordial, du chaos paternel ! — Avec quelle avidité le monde ouvre son âme, — son âme nocturne à cette musique aimée ! — Il se précipite hors de son enveloppe mortelle, — il a soif de s’abîmer dans l’illimité. — Oh ! ne réveille pas les tempêtes assoupies ; — car au-dessous d’elles, c’est le chaos qui s’agite. »
Jour et Nuit.
« Sur le monde mystérieux des Esprits, — sur cet abîme innommé, — un voile tissé d’or est jeté — par la haute volonté des dieux. — Ce voile brillant, c’est le jour, — le jour qui ranime les fils de la terre, — qui guérit les âmes malades, — lui, l’ami des hommes et des dieux.
« Mais le jour agonise, la nuit renaît ; — elle arrive, et, sur ce monde funeste, — le tissu du