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les galeries. Il y restait tout simplement, comme on reste chez soi, dans sa famille. Un magnétisme le retenait dans ce monde calme et beau. Chaque jour il s’habituait un peu plus à toutes ces figures ; chacune d’elles prenait à ses yeux plus d’expression, plus de vie personnelle ; chacune précisait son caractère et son histoire. Pour mieux connaître cette histoire, il se mit à lire les vieux livres qui la racontent ; bientôt il s’y absorba à l’exclusion de toute autre lecture. Les journaux s’empilaient sur la table sans qu’il en rompît les bandes. Le seul journal actuel, pour lui, c’était la chronique de France ou d’Allemagne, d’Italie ou des Flandres, dans laquelle il retrouvait les noms, les faits et gestes de ses amis. Dès qu’un de ces noms revenait dans le récit, il ressentait cette petite secousse de curiosité que nous éprouvons, quand nous