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jean d’agrève.

qu’elles ont prise. J’en retrouve un premier croquis dans les Quarts de nuit dont parlait d’Agrève, ces cahiers où il jetait pêle-mêle ses observations et ses méditations. Je leur fait cet emprunt.


quarts de nuit

Février 1883. — Les Îles d’Or ! l’admiration de nos pères les avait bien nommés, ces anneaux visibles de la chaîne sous-marine qui relie les Alpes du littoral à la Corse et à la Sardaigne. Souvent, de la haute mer ou de la côte, mon regard avait convoité les trois sœurs, souriantes dans leur bain de lumière. J’étais surtout attiré par la mystérieuse Port-Cros : aucun de mes camarades n’y avait atterri ; personne ne m’avait dit combien elle est belle. Je la découvre, je l’explore, cette Corse en miniature, montagneuse et boisée. Du sommet culminant, un rameau se détache et court au sud, parallèle à la mer qu’il domine d’une hauteur de 200 mètres ; sa muraille abrupte dévale vers les eaux. Nulle falaise bretonne ou normande ne peut rivaliser d’élévation et de pittoresque avec ce pan