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jean d’agrève.

À l’approche du déclin, il se produit une réviviscence des parties que l’on croyait mortes ; le vrai tuf de l’homme émerge à nouveau, de dessous les eaux de la jeunesse qui se retirent. Pour ceux qui ont foi à l’atavisme, aux influences de race, il semble que nos ancêtres se relèvent en nous et nous ressaisissent au moment où nous allons les rejoindre. J’ai vu des compatriotes d’origine étrangère, nivelés leur vie durant dans la banalité française, chez qui l’italien, l’Anglais, l’Allemand réapparaissaient sur le tard. Ce phénomène de régression précède et annonce cet autre fait d’observation courante, le retour du vieillard à l’enfance ; il concorde avec le réveil pathologique du mal héréditaire qui guette en secret chacun de nous, qui va se déclarer chez le vieillard et l’emporter.

« Tu es poli, tu me diras que je ne suis pas encore au cadre de réserve. Non ; mais les quarante ans vont sonner, et j’ai des campagnes qui comptent double. Je mue, je quitte leur peau de louage, je retrouve mon vrai moi sous le travesti. Et puis, vois-tu, c’est trop fastidieux, ce mensonge colossal, universel, de la vie sociale, de la vie parisienne et mondaine en particulier. Il y a un juif de