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jean d’agrève.

réalisme ou pour celles qui en outraient les procédés, on saluait les messies intellectuels importés d’un tas de pays bizarres. Il n’y avait de risettes que pour les gens de plume, dans ces mêmes salons où les pontifes de l’Assemblée nationale plaçaient auparavant leurs discours du lendemain. Et nous autres, pauvres diables de profanes, nous fûmes obligés de nous frotter de littérature et d’art, de devenir experts en tout genre de bibelots, sous peine de démériter à vos yeux. Jean parut donner dans ces engouements, peut-être parce que c’était la consigne chez la divinité qu’il servait à ce moment-là. On lui attribua quelques essais anonymes, publiés dans une revue en faveur ; écrits soigneusement lavés à l’eau douce, où rien ne trahissait l’âpreté de mer dont cette âme avait été imprégnée.

Bref, je le croyais décidément parti comme nous tous, parti pour n’arriver nulle part ; pour devenir et rester ce que nous sommes, ce qu’est ici votre humble et négligeable serviteur : un meuble de salon, très décoratif d’abord, et devant lequel plus d’une s’est agenouillée, meuble bientôt fané, démodé, où elles s’assoient sans façons, meuble toléré par