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jean d’agrève.

de mon bonheur qui est en vous. Je veux vivre ce bonheur !

La pauvre enfant me tend ses lèvres, altérées du souffle brûlant de vie qu’elles voulaient expirer la minute d’avant : dans ses yeux découragés qui s’ouvraient tout grands sur le vide, comme pour laisser une échappée plus facile à l’étincelle vitale, la flamme créatrice remonte et brille, chargée de la pure essence des soleils. Toutes les énergies de l’univers semblent emprisonnées dans ce sein qu’elles soulèvent, tout cet être charmant crie l’éternelle imploration : Créature passagère, je veux créer et mourir, adorer et nous perdre dans le double acte de foi, devant la vie et devant la mort ; c’est en moi la vie infinie qui se donne à toi un instant, avant de passer par nous à d’autres et de nous rejeter tous deux dans le néant !


jean à hélène

« Le 26 mars.

« Plaignez-moi, mon amie ; rappelé à Toulon par une affaire de service, j’y serai retenu