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23. – 28 juin. – À l’approche de nos libérateurs, on hissera, près du drapeau, les enseignes du bataillon de Stavropol et les guidons des sotnias cosaques. Toutes les troupes se rangeront en ordre de parade sur le rempart ; autour du drapeau, on chantera l’hymne : Dieu sauve le tsar ! et on criera : Hourrah !


« Toutes les troupes », c’est-à-dire les quelques centaines de spectres qui se traînaient encore dans les cours, se serrèrent autour de leur étendard. Ces voix faibles, étranglées par la soif, entonnèrent le chant avec un tremblement enfantin. Un peu en avant, Pétrouchka donnait le ton, jouant sur son fifre, comme la veille.

Il faut croire que nous offrions un singulier tableau, lamentable et touchant ; nos yeux habitués ne s’en rendaient pas compte, mais