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du siège, égayant ces pages tragiques.

La seconde idée de Pétrouchka fut encore moins heureuse, bien qu’inspirée par un brave sentiment. Le jour où le commandant prescrivit d’abattre les derniers chevaux d’officiers, j’ordonnai à mon serviteur de mener ma pauvre monture au sacrifice. Pétrouchka lut dans mes yeux le regret que j’éprouvais à me séparer ainsi de mon cheval de bataille ; il me communiqua un plan dont la réussite devait nous procurer des vivres et retarder l’emploi des ressources suprêmes. Il croyait savoir qu’une bonne provision de blé existait encore dans une maison d’Arménien ; seulement cette habitation, séparée du village, s’élevait au milieu d’un champ découvert, il était impossible de l’atteindre sans être mitraillé par l’ennemi. Il fallait trouver un stratagème :