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Les pigeons entrèrent ; Pétrouchka se jeta à leur poursuite, armé d’une grande gaule. Mais la nuit était venue dans la chapelle, et il n’avait pas osé prendre de lumière de peur d’éveiller l’attention, d’attirer des copartageants. Le malheur voulut que, ce jour-là, on eût déposé à l’orifice du caveau deux soldats tués la veille, en négligeant de replacer la dalle : Pétrouchka buta contre ces corps, s’embarrassa dans les cordes destinées à les descendre et tomba, la tête la première, dans le trou béant. Le lendemain matin, comme je le cherchais partout, on entendit des cris pitoyables qui sortaient de chez les morts, sous la chapelle ; on retira le chasseur de pigeons tout contus, à demi asphyxié et fou d’épouvante, après cette nuit passée dans le sépulcre. L’aventure à eu les honneurs de l’histoire : vous la trouverez à l’appendice de la relation