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était là qu’on ensevelissait les soldats tués ; et, malheureusement, il n’y avait pas de jour où il ne fallût déplacer la dalle pour descendre de nouvelles victimes dans le souterrain.

Une après-midi, comme nous étions à jeun depuis l’aube, Pétrouchka, me voyant d’assez méchante humeur, vint à moi d’un air de mystère et me confia qu’il croyait tenir notre souper. Il avait observé qu’un couple de pigeons sauvages revenait chaque soir se poser dans les embrasures du mur et en ressortait le matin. Apparemment ces oiseaux passaient la nuit dans l’intérieur de la chapelle, il serait facile de les y capturer. Après m’avoir révélé son projet, mon homme partit en grand secret pour cette expédition ; il se glissa dans le bâtiment désert et se mit en embuscade sous les meurtrières.