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l’oncle Fédia semblait comprendre ma mine désespérée ; il me glissait en dessous des regards très bons, vraiment ; il me donnait à crédit des couteaux de Toula et de belles images peintes de Souzdal. Plus tard, c’était lui qui m’apportait des livres, de la poudre de chasse, des amorces.

Cependant mon père fronçait le sourcil et faisait des signes d’intelligence à notre vieux majordome, qui prenait son air de bouledogue en défiance. Aussitôt les emplettes terminées, le colporteur ne flânait pas ; il ficelait sa marchandise, on lui ouvrait la porte sans le perdre de vue dans la cour, et personne ne l’aidait à soulever sur sa charrette son pesant ballot. Souvent, il me prenait envie de défendre mon vieil ami ; mais la hardiesse me manquait, et puis je savais déjà qu’on perd son temps à défendre ceux que tout le monde attaque.