Page:Vogüé - Cœurs russes, 1893.djvu/251

Cette page n’a pas encore été corrigée

m’écrivent lettres sur lettres, remplies de points d’interrogation. Impatienté ; je leur ai répondu une fois pour toutes que je m’occupe de fourrures. Je n’ai pu encore trouver le temps d’aller les revoir, et j’ai même manqué le dernier congrès des Orientalistes. Comment m’y présenterais-je, d’ailleurs ? Mon grand travail n’a pas avancé d’une ligne. L’excellent comte me plaisante parfois à ce sujet, me demandant pourquoi mes études sur les Hébreux se sont arrêtées au chapitre de Joseph. Pour sauver mon amour-propre, j’ai dû dire que je déchiffrais dans un papyrus des textes fort difficiles, mais destinés à révolutionner l’histoire, et d’où il me semble ressortir que l’Israélite aurait retrouvé son manteau.

— Ah bah ! m’a répondu le comte, avec ce large rire dont les gens du vieux temps ont gardé le secret, – j’espère, cher égyptologue,