Page:Vogüé - Cœurs russes, 1893.djvu/248

Cette page n’a pas encore été corrigée

l’objet le plus précieux à coup sûr qui fût dans le château ? Ne serait-ce pas son bien d’ailleurs ? Ces fourrures qu’on m’a dit être un héritage de famille, ce manteau de forme ancienne, n’appartenaient-ils pas à la malheureuse aïeule ? Et cette âme mystérieuse, qui réside évidemment dans la pelisse hantée, n’est-ce pas son âme ?

Vous qui avez jamais tremblé pour un être aimé, devinez quelle terreur envahit mon cerveau, grandissante, poignant mon cœur et battant mes tempes. Les yeux démesurément ouverts sur la polonaise, je la voyais remuer, avec des mouvements humains, au souffle du vent sans doute, se cacher et reparaître, avec les caprices de la lune et des nuages assurément. Il se fit une éclipse plus longue ; la clarté remplit de nouveau le champ de la fenêtre ; la polonaise n’y était plus. J’entendis de légers soupirs et