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avais nulle envie de railler sur ces matières. Je fus même scandalisé par l’éclat de rire qui partit du fauteuil de la comtesse aux dernières paroles de son mari ; c’était ce rire indéfinissable, inquiétant, ce rire d’inconnu qui semblait entrer en elle plutôt que sortir.

Je pris congé et remontai dans mon logement de la tour, un peu nerveux, la pensée arrêtée sur l’histoire que je venais d’entendre. Je me couchai, les yeux fixés, comme toujours, sur la pelisse accrochée à l’espagnolette de la fenêtre. Car il faut que je confesse un dernier enfantillage, après tant d’autres. Je me sentais si navré, chaque soir, au moment de quitter ma polonaise, que je m’étais enhardi une fois à dire à la comtesse :

— Madame, vous m’avez permis de chercher un compromis ; puisque vous accaparez durant tout le jour ma bien-aimée, souffrez du