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ces familles se cherchèrent mutuellement sans se retrouver, durant des mois, dans les gouvernements d’Ékatérinoslaf, de Cherson et de Tauride. De l’explorateur Balmakof, plus de traces ; il avait disparu. Partout où les paysans s’adressaient pour se renseigner, on leur répondait qu’on ne savait rien des terres de colonisation. L’argent retiré de la vente de leur petit avoir était dissipé depuis longtemps ; c’est en demandant l’aumône que la plupart purent arriver jusqu’à Mariopol. Les misérables charrettes toutes rompues, les haridelles fourbues, les haillons, les figures amaigries des enfants à la mamelle et de leurs aînés, les gémissements des mères et des vieilles femmes, arrachées à leur foyer, – tout cela serrait le cœur. Le lendemain de l’arrivée de ces émigrants, on vola à l’un d’eux son dernier cheval ; en me racontant son malheur,