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qu’un corps inanimé. Varvara venait de se pendre, avec le drap de sa couchette, à une poutre du toit.

Nous nous perdons en conjectures sur les mobiles de l’infortunée. Je pense qu’il faut les chercher dans les doctrines désolantes dont se nourrissent ces pauvres femmes. Celle-ci passait ses rares heures de loisir sur un livre du philosophe Schopenhauer. J’ose croire que nos sœurs sont mieux inspirées quand, dans l’intervalle de leurs pénibles devoirs, elles se contentent de relire l’Évangile.

Comment cette âme troublée n’a-t-elle pas été réconfortée et soutenue par les admirables exemples d’héroïsme, de dévouement et de résignation au milieu desquels nous vivons ? Ces hautes manifestations de la nature humaine auraient dû la réconcilier avec la vie, si elle avait à s’en plaindre. Une