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Plevna, décembre 1877.

Voilà des mois et des mois que ce cauchemar dure : rien n’annonce qu’il soit près de finir. Nos progrès sont insensibles : on avance, on recule, on change les chefs… l’œuvre entreprise est manquée. Cet effort prodigieux a avorté, inutile pour notre patrie ; elle aura perdu le plus pur de son sang, les courages qui devaient travailler à sa rénovation, sans avoir réalisé ses rêves au dehors. Folle j’étais de croire que la raison et la science peuvent quelque bien pour le monde ! Plus que jamais, le monde va être livré aux jeux brutaux de la force : les hasards tyranniques qui le gouvernent semblent n’avoir qu’un but, l’écrasement des plus humbles, des meilleurs. Il m’arrive parfois de comparer mon esprit à ces champs de bataille, couverts de cadavres, que j’ai sous