été engagée par les colonies allemandes des steppes. Nous nous extasions sur sa bonne fortune, c’est-à-dire sur le droit qu’elle acquiert d’aller ensevelir à jamais dans un désert sa jeunesse, son activité et ses talents. C’est la loi farouche de la lutte pour l’existence qui s’appesantit sur nous. On m’a enseigné que cette loi gouverne l’univers : je m’en aperçois bien.
P. -S. – J’apprends une triste nouvelle. Vous savez qu’il y avait dans notre cours une fille de soldat, Sophie Moltakova ; c’était la plus méritante d’entre nous : partie de rien, elle avait vaincu tous les obstacles à force de courage. Après les examens de sortie, on lui laissa entrevoir l’espérance d’un service d’hôpital en Finlande. Nous fîmes une collecte pour lui faciliter le voyage et nous la mîmes en chemin de fer. À