société est mal faite ! Tout y est à changer ; mais combien peu nous sommes pour accomplir cette tâche gigantesque ! et avec quelles forces dérisoires ! Il ne vient jusqu’à nous que des nouvelles affligeantes : notre pays rétrograde au lieu d’avancer ; les hommes de bonne volonté se découragent ou, s’ils agissent, leurs efforts tournent contre eux, leurs contemporains aveugles les méconnaissent ; on n’entend parler que de choses sombres, de répressions, de prisons, de Sibérie… Notre génération est sacrifiée ; peut-être n’est-elle destinée à rien édifier, et son triste idéal doit-il se borner à détruire ce qui est…
Ce pauvre peuple, dont je suis et pour lequel je travaille, est assoupi dans son abrutissement ; il fait chorus avec nos persécuteurs et traduit grossièrement à sa manière la réprobation qui nous poursuit. L’