Page:Vogüé - Cœurs russes, 1893.djvu/119

Cette page n’a pas encore été corrigée

Je ne sais vraiment comment nous avons fait pour vivre durant les premières semaines, avant que rien fût organisé pour nous entr’aider les unes les autres. Un petit nombre d’étudiantes avaient quelques ressources personnelles, vingt-cinq ou trente roubles [1] par mois ; la majorité était bien loin de cette fortune idéale, beaucoup n’avaient au monde que la tête, les pieds et les mains. Retenues du matin au soir à l’Académie, sans relations dans cette ville, nous ne pouvions chercher le seul travail qui nous convienne, des leçons particulières. C’est à grand’peine et à des prix dérisoires que nous en avons trouvé quelques-unes. Partout la place est prise par les étudiants ; ils sont des centaines, aussi pauvres que nous, à l’affût de chaque demande de leçons ;

  1. Environ 63 à 75 francs.