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inégalement : les filles de petits employés de l’État ont donné le plus fort contingent ; puis les filles de petits marchands ; il y a seulement quatre filles nobles, une fille de paysan comme moi, et une fille de soldat. Quand la porte d’honneur de l’Académie de médecine – cette porte à laquelle nos sœurs frappaient vainement depuis dix ans – s’est ouverte pour la première fois devant nous, nous l’avons franchie avec un sentiment d’orgueil triomphant. Nous nous sentions l’avant-garde de toutes les femmes russes, appelées enfin au libre emploi de leurs talents et de leur activité sociale. Pour ne pas compromettre l’institution, encore si précaire, dont nous attendons tout, nous nous soumettons aux sacrifices et aux humiliations qu’on ne nous épargne pas. Ainsi, à notre entrée dans l’amphithéâtre, une inspectrice déléguée à notre surveillance nous