Page:Vogüé - Cœurs russes, 1893.djvu/104

Cette page n’a pas encore été corrigée

Il s’agit d’une femme : dans notre peuple, la femme est plus apte que l’homme à ces transformations subites, et c’est chez elle que le phénomène est le plus curieux.

Ma mère avait recueilli dans ce village une petite fille dont la vive intelligence promettait beaucoup. Cette enfant partagea les premières leçons qu’on donnait à ma jeune sœur, lut à tort et à travers tout notre vieux fonds de bibliothèque. Plus tard, ma sœur fut envoyée dans un institut de Moscou : sa compagne déclara qu’elle voulait parfaire ses études et se préparer à une profession libérale. Grand embarras, comme toujours, en pareille occurrence. Quand le Créateur donna des ailes aux oiseaux, il eut soin de faire l’espace pour qu’ils pussent voler ; nous, dans notre sollicitude imprudente, nous leur donnons des ailes et point