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sinistres qui assombrissaient les dernières années d’Alexandre II interrompirent ces jeux périlleux : on éteignit prudemment, dans la presse et dans les chaires, les belles torches qui secouaient leurs étincelles sur des tonneaux de dynamite.

Solovief revint aux écrits métaphysiques où il exposait son rationalisme mystique : il faut oser ces alliances de mots pour définir certaines conceptiens des penseurs russes. A partir de cette époque, il s’absorba de plus en plus dans une idée dominatrice : la réunion des Églises d’Orient et d’Occident. Il se flatta de réussir seul là où le Concile de Florence avait échoué. Vladimir Serguiévitch se lia avec Mgr Strossmayer, avec d’autres personnalités du monde slave catholique ; il vint chercher des appuis à Rome, à Paris. Ses arguments prirent corps dans un livre intéressant, La Russie et l’Église universelle ; il en donna une version en langue française, qu’il écrivait à la perfection.

Quelques particularités nous révélèrent alors par quoi cet homme était grand et foncièrement représentatif de sa race. Un jour qu’il parlait