Page:Vladimir Lénine - Le Socialisme et la Guerre (L’attitude du P.O.S.D.R. vis-à-vis de la guerre).pdf/51

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

1903, avait fourni de multiples exemples de son absence de caractère extrême en politique et de son passage aux côtés des opportunistes, occupait encore plus nettement la même position, exalté qu’il était par toute la presse bourgeoise de Russie. Plékhanov s’était laissé aller au point de déclarer que la guerre du tsarisme était une guerre juste, et de faire publier dans les journaux officiels d’Italie une interview, pour entraîner celle-ci à la guerre !!

Le bien-fondé de notre point de vue sur le courant de liquidation et l’exclusion du principal groupe de liquidateurs de notre parti, a été ainsi parfaitement confirmé. Le programme réel des liquidateurs et la portée réelle de leur orientation ne consistent pas seulement aujourd’hui dans l’opportunisme en général, mais en ce qu’ils défendent les privilèges et prérogatives impérialistes des propriétaires fonciers et de la bourgeoisie grands-russes. C’est l’orientation de la politique ouvrière libérale nationaliste. C’est l’union d’une partie des petits bourgeois radicaux et d’une fraction minime d’ouvriers privilégiés avec « leur » bourgeoisie nationale contre la masse du prolétariat.


LA SITUATION ACTUELLE
DANS LA SOCIAL-DÉMOCRATIE RUSSE


Comme nous l’avons dit déjà, ni les liquidateurs, ni toute une série de groupes à l’étranger (Plékhanov, Alexinski, Trotski et d’autres), ni les social-démocrates dits « nationaux » (c’est-à-dire non grands-russes) n’ont reconnu notre conférence de janvier 1912. Parmi les nombreuses injures dont ils nous accablaient, celle nous taxant d’ « usurpation » et de « scissionnisme » revenait le plus souvent. Notre réponse consistait à citer des chiffres exacts et susceptibles d’une vérification objective, chiffres qui prouvaient que notre parti groupait les 4/5 des ouvriers conscients de Russie. Ce n’est pas peu, si l’on tient compte de toutes les difficultés du travail illégal dans une époque de contre-révolution.