Page:Vladimir Lénine - Le Socialisme et la Guerre (L’attitude du P.O.S.D.R. vis-à-vis de la guerre).pdf/33

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

res illégales. Ces derniers temps ont vu éclater à Pétrograd d’importantes grèves de métallurgistes. En relation avec ces grèves, notre Comité de Pétrograd a lancé plusieurs appels adressés aux ouvriers.


LA FRACTION OUVRIÈRE SOCIAL-DÉMOCRATE
DE RUSSIE A LA DOUMA D’ÉTAT ET LA GUERRE


En 1913, la scission se fit parmi les députés social-démocrates de la Douma d’Etat. D’un côté, sept partisans de l’opportunisme guidés par Tchkhéidzé. Ils avaient été élus par sept provinces non prolétariennes, comptant 214.000 ouvriers. D’un autre côté, six députés, tous de la curie ouvrière, élus par les centres les plus industriels de la Russie et comptant 1.008.000 ouvriers.

L’objet principal du désaccord était : la tactique du marxisme révolutionnaire ou la tactique du réformisme opportuniste. Pratiquement, le désaccord s’affirmait surtout dans le domaine de l’action extra-parlementaire dans les masses. Action qui devait se faire en Russie, illégalement, si ceux qui la menaient voulaient rester sur le terrain révolutionnaire. La fraction Tchkhéidzé demeurait l’alliée la plus fidèle des liquidateurs qui repoussaient le travail illégal ; elle les défendait dans tous les entretiens avec les ouvriers, dans toutes les réunions. De là, la scission. Six députés formaient la fraction O.S.D.R. Une année de travail a montré irréfutablement qu’elle ralliait autour d’elle l’immense majorité des ouvriers russes.

Au début de la guerre le désaccord s’est manifesté très nettement. La fraction Tchkhéidzé se bornait au terrain parlementaire. Elle ne vota pas les crédits car, autrement, elle aurait provoqué contre elle une tempête d’indignation de la part des ouvriers. (Nous avons pu constater qu’en Russie même les troudoviks petits-bourgeois ne votaient pas les crédits) Mais elle n’éleva pas non plus la protestation contre le social-chauvinisme.