Page:Vladimir Lénine - Le Socialisme et la Guerre (L’attitude du P.O.S.D.R. vis-à-vis de la guerre).pdf/32

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Notre parti n’avait point à traîner derrière lui le poids de l’opportunisme et du « légalisme à tout prix ». Et c’est ce qui lui a permis de remplir son devoir révolutionnaire, de même que la séparation d’avec le parti opportuniste de Bissolati a aidé les camarades italiens.

La situation d’ensemble dans notre pays est hostile à l’épanouissement de l’opportunisme « socialiste » au sein des masses ouvrières. Nous constatons en Russie nombre de nuances de l’opportunisme et du réformisme parmi les intellectuels, la petite bourgeoisie, etc. Mais cet opportunisme est en minorité infime parmi les couches ouvrières politiquement actives. La catégorie des ouvriers et des employés privilégiés est très faible chez nous. Le fétichisme de la légalité ne pouvait naître parmi nous. Les liquidateurs (parti des opportunistes, guidé par Axelrod, Potressov, Tchérévanine, Maslov et autres) ne jouissaient avant la guerre d’aucun appui sérieux auprès des masses ouvrières. Les élections à la IVe Douma d’Etat ont donné tous les six députés ouvriers, adversaires du courant de liquidation. Le tirage et les fonds recueillis de la presse ouvrière légale, à Pétrograd et à Moscou, ont montré irréfutablement que les 4/5 des ouvriers conscients s’affirmaient contre l’opportunisme et le courant de liquidation.

Dès le début de la guerre le gouvernement tsariste fit arrêter et déporter des milliers et des milliers d’ouvriers avancés, membres de notre P.O.S.D.R. illégal. Ce fait, à côté de la proclamation de la loi martiale dans le pays, l’interdiction de nos journaux, etc., eut pour effet de retarder le mouvement. Mais notre Parti n’en continua pas moins son action révolutionnaire illégale. A Pétrograd, le Comité de notre Parti fait paraître un journal illégal, Prolétarski Golos13.

Les articles du Social-Démocrate14, organe central paraissant à l’étranger, sont réimprimés à Pétrograd et expédiés en province. On fait paraître des tracts illégaux qui sont diffusés jusqu’aux casernes. Hors de la ville, dans toutes sortes de retraites reculées, se tiennent des réunions ouvriè-