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Considérer comme compatible avec l’appartenance au parti social-démocrate, la négation des procédés illégaux de propagande et les railler dans la presse légale, c’est trahir le socialisme.


DE LA DÉFAITE DE « SON » GOUVERNEMENT DANS
LA GUERRE IMPÉRIALISTE


Les partisans de la victoire de leur gouvernement dans la guerre actuelle, de même que les partisans du mot d’ordre « ni victoire ni défaite », se placent à titre égal sur le terrain du social-chauvinisme. Dans une guerre réactionnaire, la classe révolutionnaire ne peut pas ne pas souhaiter la défaite de son gouvernement ; elle ne peut manquer de voir le lien entre ses échecs militaires et la facilité pour le renverser. Seul le bourgeois qui croit que la guerre engagée par les gouvernements finira de toute nécessité comme une guerre entre gouvernements, et qui en exprime le souhait, trouve « ridicule » ou « absurde » l’idée que les socialistes de tous les pays belligérants affirment leur souhait de défaite à tous « leurs » gouvernements. Au contraire, pareille déclaration correspondrait aux idées intimes de tout ouvrier conscient et rentrerait dans le cadre de notre activité visant à transformer la guerre impérialiste en guerre civile.

Il est hors de doute qu’un travail d’agitation sérieux contre la guerre d’une partie des socialistes anglais, allemands et russes « affaiblissait la puissance militaire » des gouvernements respectifs, mais cette agitation était un mérite pour les socialistes. Ceux-ci doivent expliquer aux masses qu’il n’est point de salut pour eux hors le renversement révolutionnaire de « leurs » gouvernements, et que les difficultés de ces gouvernements dans la guerre actuelle doivent être exploitées précisément à cette fin.