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ses au lieu de leur lutte, abandon des moyens révolutionnaires de lutte, aide à « leur » gouvernement en difficulté au lieu de l’utilisation de ses difficultés pour la révolution. Si l’on considère tous les pays européens dans leur ensemble, si l’on fait attention non point à des particuliers (si grand que soit leur prestige), on constatera que c’est le courant opportuniste qui est devenu le principal rempart du social-chauvinisme, et que du camp des révolutionnaires s’élève presque partout une protestation plus ou moins suivie contre ce courant. Et si l’on considère, par exemple, le groupement de tendances au congrès socialiste international de Stuttgart, en 19075, on constatera que le marxisme international était contre l’impérialisme, et que, déjà à l’époque, l’opportunisme international était pour lui.


L’UNITE AVEC LES OPPORTUNISTES, C’EST
L’ALLIANCE DES OUVRIERS AVEC « LEUR »
BOURGEOISIE NATIONALE ET LA SCISSION
DE LA CLASSE OUVRIÈRE RÉVOLUTIONNAIRE
INTERNATIONALE


Bien qu’à l’époque antérieure à la guerre, l’opportunisme fût considéré souvent comme un « écart », une « extrémité », il n’en était pas moins considéré comme partie intégrante du parti social-démocrate. La guerre a montré que cet état de choses était impossible dans l’avenir. L’opportunisme est venu à maturité, il a tenu jusqu’au bout son rôle d’émissaire de la bourgeoisie dans le mouvement ouvrier. L’unité avec les opportunistes est devenue un tissu d’hypocrisies, dont nous voyons l’exemple dans le parti social-démocrate allemand. Dans toutes les grandes occasions (par exemple, lors du vote du 4 août6) les opportunistes se présentent avec leur ultimatum qu’ils mettent en œuvre en faisant intervenir leurs nombreuses relations avec la bourgeoisie, leur majorité dans les directions des syndicats, etc. Pratiquement l’unité avec les opportunistes, c’est aujourd’hui la soumission de la classe ouvrière à « sa »