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che et de la Russie, ont fait une politique de pillage des colonies, d’oppression des nations étrangères, d’écrasement du mouvement ouvrier. C’est cette politique, seulement cette politique, qui se poursuit dans la guerre actuelle. En Autriche et en Russie notamment la politique du temps de paix comme du temps de guerre consiste à asservir les nations, et non à les affranchir. Au contraire, en Chine, en Perse, dans l’Inde et les autres pays dépendants, nous assistons durant ces dernières décades à une politique de réveil à la vie nationale de dizaines et de centaines de millions d’hommes, politique tendant à les libérer du joug des « grandes » puissances réactionnaires. La guerre sur ce terrain historique peut aujourd’hui encore être une guerre progressive bourgeoise, de libération nationale.

Il suffit de considérer la guerre actuelle du point de vue de la continuation, pendant cette guerre, de la politique des « grandes » puissances et des classes fondamentales qui en font partie, pour constater aussitôt le flagrant antihistorisme, le mensonge et l’hypocrisie de cette opinion selon laquelle on peut justifier l’idée de la « défense de la patrie » dans la guerre de nos jours.


L’EXEMPLE DE LA BELGIQUE


Les social-chauvins de la triple (aujourd’hui quadruple) entente (en Russie Plékhanov et Cie) aiment surtout invoquer l’exemple de la Belgique. Mais cet exemple est contre eux. Les impérialistes allemands ont violé sans vergogne la neutralité de la Belgique, comme l’avaient fait toujours et partout les Etats belligérants qui, au besoin, foulaient aux pieds tous les traités et engagements. Admettons que tous les Etats qui ont intérêt à respecter les traités internationaux aient déclaré la guerre à l’Allemagne, en exigeant d’elle l’évacuation et le dédommagement de la Belgique. En ce cas la sympathie des socialistes serait, bien entendu, du côté des ennemis de l’Allemagne. Or, le fait est justement que la guerre est menée par la « triple (et quadruple)