Page:Vladimir Lénine - Le Socialisme et la Guerre (L’attitude du P.O.S.D.R. vis-à-vis de la guerre).pdf/13

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

d’aider un brigand plus jeune et plus vigoureux (l’Allemagne) à piller des brigands plus vieux et plus repus. Les socialistes doivent profiter de la guerre que se font les brigands pour les renverser tous. Il faut pour cela, avant tout, que les socialistes disent la vérité au peuple, à savoir que cette guerre est, dans un triple sens, une guerre d’esclavagistes pour la consolidation de l’esclavage. C’est une guerre, premièrement, pour la consolidation de l’esclavage des colonies au moyen d’un partage plus « juste » et d’une exploitation ultérieure, plus « coordonnée », de ces colonies ; en second lieu, pour renforcer l’oppression sur les nations étrangères dans les « grandes » puissances elles-mêmes, car et l’Autriche et la Russie (la Russie beaucoup plus et bien pire que l’Autriche) ne se maintiennent qu’au moyen de cette oppression, qu’elles renforcent par la guerre ; en troisième lieu, pour la consolidation et la prolongation de l’esclavage salarié, car le prolétariat est divisé et accablé, tandis que les capitalistes gagnent en s’enrichissant de la guerre, en excitant les préjugés nationaux et en accentuant la réaction qui a relevé la tête dans tous les pays, même dans les pays républicains les plus libres.


« LA GUERRE EST UN PROLONGEMENT
DE LA POLITIQUE PAR D’AUTRES MOYENS »
(SAVOIR : VIOLENTS)


Cette célèbre sentence appartient à Clausewitz, un des écrivains les plus pénétrants dans les problèmes militaires. Les marxistes ont toujours considéré avec juste raison cette thèse comme la base théorique des conceptions sur le rôle de chaque guerre donnée. C’est de ce point de vue précisément que Marx et Engels ont toujours envisagé les différentes guerres.

Appliquez ce point de vue à la guerre actuelle. Vous verrez que, durant des décades, pendant presque un demi-siècle, les gouvernements et les classes dirigeantes de l’Angleterre, de la France, de l’Allemagne, de l’Italie, de l’Autri-