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Cependant une fois encore, comme hier,
Maîtresse, accorde-moi le baiser de ta bouche.
Je me réjouirai de toi dans un farouche
Cri nuptial, dans un chant de triomphe amer.

Je saurai me taire, ô le plus beau des visages !
Je ne pleurerai point, si tel est ton vouloir.
Nous marcherons, les pas accordés vers le soir,
Plus graves au milieu des monts tristes et sages.

Vivante ou morte, je me souviendrai de toi,
De tes lèvres et du clair dessin de tes joues,
Du mouvement suave et lent dont tu dénoues
Tes cheveux, de ton col, de tes seins en émoi.

Si tu le veux, prodigue à d’autres d’autres heures,
Ma Maîtresse ! mais garde-moi cette heure-ci,
Épanouie ainsi qu’une grenade, ainsi
Qu’une rose, quand de ton souffle tu l’effleures.