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Les yeux sur le tapis plus lisse que le sable,
J’évoque indolemment les rives aux pois d’or
Où la clarté des beaux autrefois flotte encor…
Et cependant, je suis une grande coupable.
Vois : j’ai l’âge où la vierge abandonne sa main
À l’homme que sa faiblesse cherche et redoute,
Et je n’ai point choisi de compagnon de route,
Parce que tu parus au tournant du chemin.
L’hyacinthe saignait sur les rouges collines,
Tu rêvais et l’Érôs marchait à ton côté…
Je suis femme, je n’ai point droit à la beauté.
On m’avait condamnée aux laideurs masculines.
Et j’eus l’inexcusable audace de vouloir
Le sororal amour fait de blancheurs légères,
Le pas furtif qui ne meurtrit point les fougères
Et la voix douce qui vient s’allier au soir.