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Mon amour, qui s’élève à la hauteur du chant,
Louera tes cheveux roux plus beaux que le couchant…
Ah ! tes cheveux, plus beaux que le plus beau couchant !

Les douleurs se feront exquises et lointaines,
Dans le miracle des jardins et des fontaines,
Des jardins langoureux où dorment les fontaines.

Parce que j’ai frémi, que j’ai pleuré comme eux,
Chère, j’irai vers les poètes lumineux,
Sans redouter l’éclat de leur front lumineux.

Je leur dirai : « Mon œuvre est une œuvre illusoire…
Je marche obscurément vers une mort sans gloire,
Je suis une qui vit et qui mourra sans gloire.

« Mais entr’ouvrez vos rangs jalousement étroits,
Parce que je vous ai vénérés autrefois,
Et que j’ai lu vos vers, par les soirs d’autrefois.