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Les bois sacrés n’ont plus d’efficaces dictames,
Et le monde a toujours été cruel aux femmes…
Nous le savons, le monde est cruel pour les femmes.

Les blâmes des humains ont pesé sur nos fronts,
Mais nous irons au loin et nous les oublierons…
Nous n’avons qu’à vouloir et nous les oublierons.

Nous souvenant qu’il est de plus larges planètes,
Nous entrerons dans le royaume des poètes,
Le merveilleux royaume où chantent les poètes.

La lumière s’y meut sur un rythme divin.
Plus de soucis : l’on rêve et l’on est libre enfin…
Ma Douceur, conçois-tu que l’on soit libre enfin ?…

Je bâtirai pour toi des palais d’émeraude
Où le parfum s’égare, où la musique rôde,
Semblable au souvenir qui s’attarde et qui rôde…