« Et la vierge de mon désir, pareille aux lys,
Lui semblera plus blanche et plus souple qu’Atthis.
« Psappha nous jettera, de sa fervente haleine,
Les odes dont les sons charmèrent Mytilène.
« Et nous préparerons les fleurs et le flambeau,
Nous qui l’avons aimée en un siècle moins beau.
« Psappha nous versera, parmi l’or et les soies
Des couches molles, le nektar mêlé de joies.
« Elle nous montrera, dans un sourire clair,
Le verger lesbien qui s’ouvre sur la mer,
« Le doux verger plein de cigales, d’où s’échappe,
Vibrant comme une voix, le parfum de la grappe.
« Nos robes ondoieront parmi les blancs péplos…
Dika, Timas, Atthis, Éranna de Télos…
« Nous verrons les seins nus d’une prêtresse brune
Qui mènera les chœurs dansants au clair de lune…
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