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« Les chants de ce Lesbos dont les cœurs se sont tus…
Et je ne saurais point célébrer tes vertus.

« Je n’ai jamais tenté de révolte farouche :
Le baiser fut le seul blasphème de ma bouche.

« Laisse-moi, me hâtant vers le soir bienvenu,
Rejoindre celles-là qui ne t’ont point connu…

« J’irai, loin du troupeau de tes chastes fidèles,
Me souvenir, parmi les chemins d’asphodèles,

« Et là, parlant d’amour à celle que je vis
Si blonde, et qui charma longtemps mes yeux ravis,

« J’apprendrai que les lys sont plus beaux que les roses,
Et que le chant a moins d’infini que les pauses…

« Les yeux emplis encor du soleil trépassé,
Nous considérerons notre brûlant passé.

« Psappha, les doigts errants sur la lyre endormie,
S’étonnera de la beauté de mon amie,