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M’étant perdue au fond du jardin matinal,
Je détachai pour toi du palmier cette palme
Que la terre nourrit de sève forte et calme.
Là-bas, où l’air sonore est un vibrant cristal,
Très chère, tu prendras entre tes mains la palme
Que j’ai rompue, en le mystère matinal.

Car j’ai choisi, pour t’encadrer, ô la plus belle !
La volupté de ce décor italien,
De ce ciel dont le rire est moins doux que le tien,
De cette mer qui voit la lune émerger d’elle…
Vois, le prestigieux décor italien
Est seul digne de t’encadrer, ô la plus belle !

Et toi, sachant que rien n’égale la beauté,
Ni la puissance, ni la foi, ni le génie,
Souris, victorieuse, inconnue, infinie,
Parfaite en ta douceur comme en ta cruauté.
Plus grande que l’effort le plus fier du génie,
Ô femme pâle en qui triomphe la beauté !