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vent courait, sans entraves, sur le sol dénudé.

La face levée vers le ciel, les cheveux dénoués, Lorély cria soudain :

« Vois la fuite des nuages éperdus ! »

Tout le ciel n’était plus qu’une folle course désordonnée.

« Ne vois-tu point le vent lui-même courant sous les nuages ? » haleta Lorély. « Il n’a point d’ailes : qu’en ferait-il ? Il lasserait toutes les ailes. Il a une longue chevelure flottante, une chevelure de femme, et une robe de femme aux plis tumultueux… La belle chose que de voir courir le vent ! »

Elle se laissa choir sur l’herbe grise.

« Aujourd’hui je sens, plus que je ne l’ai jamais sentie, l’éternelle mobilité, » s’exalta-t-elle. « Comment oses-tu me parler d’amour devant cette grande hâte des choses vers l’inconnu ? »

Et, se relevant d’un bond :