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— Ce sont des torches spectrales, » frissonnai-je.

« Non pas. Ce sont les flambeaux des festins d’amour. »

Frémissante, Lorély s’élançait à leur poursuite.

« Lorély, » implorai-je, « ralentis ta course. La route est incertaine, et les marais dorment, perfides. »

Elle fuyait, sans m’entendre. Elle semblait un rayon de lune égaré.

« Lorély… » suppliai-je inutilement.

Elle bondissait vers les feux follets prestigieux.

« Ah ! les cueillir, les emporter dans mes mains ! »

Lorély s’enfuit, telle une étoile filante au ras du ciel. Bientôt, elle ne fut qu’un point argenté parmi les marécages. Et moi, la sueur aux tempes, l’angoisse au cœur, je haletais, je cou-