Page:Vivien - Une femme m’apparut, 1905.djvu/80

Cette page a été validée par deux contributeurs.

ont le jour… Suis-moi. Tu verras les couleurs de la nuit, tu entendras ses chants, tu respireras ses odeurs. Allons vers la forêt où, parmi les arbres, scintille, ainsi qu’un miroir tombé, le lac où se mirait Undine. Tu verras comme il est clair, parmi l’ombre. »

Elle médita.

« Ou plutôt, » reprit-elle, « enfonçons-nous dans les marécages où errent les feux follets.

— Les marécages sont périlleux, » objectai-je.

Mais Lorély rit plus haut.

« Tant que durent les ténèbres, la folie est la plus grande sagesse. »

Elle bondit en avant. Sa robe avait de mystérieux frissons d’ailes nocturnes. Je la suivis vers les marais.

Des feux follets couraient dans la nuit.

« Comme ils sont beaux ! » s’extasia Lorély. « Comme ils sont étrangement beaux !