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Lorély abandonna les frêles poignets que meurtrissaient ses doigts fébriles.

« Allez vers votre destin. Vous avez voulu la médiocrité et la laideur… Vous avez appelé le mariage et la maternité. Soit… Ne vous retournez point, ne regardez pas en arrière : vous me verriez pleurer. Et je ne permets point que l’on surprenne mes larmes… »

La voix impérieuse s’était brisée.

« Plus tard, ah ! plus tard, je me souviendrai de vous avec une lamentable douceur… Je vous ensevelirai, telle une morte, au plus profond de ma mémoire, et je jetterai sur votre souvenir les fleurs de ma folie. Le temps changera en regret ce qui demeure en moi d’amour pour vous… »

L’enfant baissa la tête.

« Prometteuse d’azur… » murmura Lorély. « Prometteuse d’azur, comme vous m’avez inconsciemment trompée ! »

Elle soupira :