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La fausse rougeur de ses joues contrastait alors d’une façon déconcertante avec la lumière atténuée de ses cheveux.

« S’éloigner le plus possible de la nature, là est la fin véritable de l’art, » disait-elle. « Celui qui, en art, s’efforce d’imiter la nature, n’est qu’un vulgaire copiste. Celui qui crée est, seul, l’artiste indiscutable… Je n’aime, en peinture, que les paysages psychiques, les fleurs de rêve et les visages qu’on ne contemplera jamais. »

Comme l’Aphrodita, Lorély possédait mille âmes et mille apparences. Et je l’aimais à travers toutes ses métamorphoses.

Celles qui la chérissaient souffraient de la voir distraite jusque dans leurs bras et toujours inassouvie. Quelques-unes pleuraient, d’autres la chargeaient de reproches. Quelques autres demeuraient rivées à elle par leur souffrance même. D’autres encore avaient compris que le