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chesse que sa harpe… Parfois, elle était une danseuse égyptienne, parfois elle était une fée, vêtue de pétales d’iris et gemmée de rosée étincelante.

Elle était autre, en gardant son charme indéfinissable.

« Je m’efforce de me fuir moi-même, » disait-elle, en ajustant ces parures d’un autre âge et d’une terre lointaine. « C’est ainsi que je me console misérablement de n’avoir pu m’oublier toute, me transformer par la magie d’un véritable amour… »

Fiévreusement, elle choisissait et rejetait les étoffes et les joyaux.

« Je suis toujours pareille à moi-même, » soupirait-elle.

Et ce long soupir était tragique à l’égal d’une lamentation.

Lorély avait le culte instinctif de l’artificiel. Elle se plaisait à farder sa pâleur de rose blanche.